Estoy sentada en una cafetería con los Beatles sonando de fondo, después de darme un chapuzón al aire libre y hacer unas fotos de surfistas en la playa. Rock, cerveza, surf, estoy sola y me siento bien. Casi me siento culpable por sentirme tan bien. Me olvido de todo por un momento. Escribo instintivamente, sigo y escribo como soy, espontánea y desorganizada. Sobre la mesa se mezclan Rodin y Lippman: «Donde todos piensan, igual nadie piensa mucho». Es una sensación extraña en una ciudad que ha cambiado sin cambiar. Aquí, la vida parece sencilla y fácil, y vivimos como debemos.
Galice
Throwback to Galicia /
124 kilomètres en voiture
4 bus et l’envie qu’ils ne s’arrêtent jamais
2 avions
6 bocadillos de pan con tomate
1 taxi
13 cafés con leche
1 vol d’écharpe
40 sourires
25 “putain”
9 jours de pluie
4 rencontres avec des entrepreneurs
3 jours de confinement
1 tatouage
1 roadtrip
110 Photos de surf
1 gueule de bois
Voyager pour apprendre avant tout. Apprendre à se connaître, apprendre à se débrouiller, apprendre à se dépasser. Voyager seule pour apprivoiser sa solitude, l’aimer, l’embrasser pour trouver la paix intérieure. Ce calme, cet équilibre instable et subtil entre apaisement et sérénité. Dépasser des peurs, faire face à l’inconnu, gérer des situations inédites, se faire confiance, vivre au jour le jour. Sur mon trajet j’ai croisé quelques personnes, majoritairement des hommes. Ils ne comprenaient pas pourquoi une femme de 24 ans voyageait seule, je ressentais cette étrange incompréhension dans leurs yeux.
“« Le bateau est en sécurité dans le port mais ce n’est pas pour cela que les bateaux ont été construits. »”
Lignes /
DOSNINOS
La mousse de mon café con leche est à l’image de ce que je ressens à cet instant , une pulsion de liberté, douce et crémeuse qui emplit mon esprit vagabond. Nouvelle page, nouveau chapitre de ma vie, je sens que je suis là où je dois être. Cette sensation est magique. Drôle comme la vie nous offre des moments intenses de bonheur. J’écoute, j’entends le chant de ses vagues si puissantes. C’est incroyable. La beauté d’un paysage qui nous enivre, les blessures, les peurs, les pleurs sont là et remplissent mon cœur en même temps que je me construis. Qui suis-je de plus qu’une jeune européenne en quête d’elle-même à travers la Galice ? J’ai mal et pourtant je souris car je sais que je vis. Le soleil se couche, je me sens si seule et j’en profite pour faire la paix avec moi-même avant de faire l’amour avec mon âme. La fierté d’un instant où on a réussi à combattre ses peurs, on se construit. Paralysée par la beauté des vagues qui déferlent sous mes yeux, j’appuie sur pause, encore une fois, ferme mes yeux et capture l’instant. L’effervescence d’un instant si éphémère. Soudain, j’aperçois un chien qui court devant moi, poils au vent, j’ai l’impression qu’il sourit. Je me retrouve seule sur cette plage. Je suis venue trouver des réponses à mes questions. Je regarde les séries, je suis fascinée par ces déferlements incroyablement puissants, je retourne à l’auberge. Ironie du sort, je me retrouve toute seule dans une maison de 600m2 sans chauffage ni eau chaude. Seule dans mon dortoir de 10 places, je me sens bien. Mon cœur pleut mais j’étouffe l’orage en explorant ce coin de paradis. Je pense la tête vide, tentant de comprendre l’étrange monde dans lequel j’évolue.